Cet été, le BASIC vous propose un voyage dans le temps à travers plusieurs époques qui ont contribué à façonner le système alimentaire tel que nous le connaissons aujourd’hui.

En 1960, les matières premières représentaient 18 % du coût d’un produit de grande consommation. En 1990, cette proportion est tombée à 7 %, selon des données de Nielsen rapportées par le Crédoc. Dans le même temps, les dépenses marketing et commerciales sont passées de 25 % à 41 %.

Entre ces deux dates a eu lieu une véritable industrialisation de l’alimentation, inspirée des États-Unis, comme pour la transformation de l’agriculture après la Seconde Guerre mondiale. Les matières premières agricoles, de plus en plus standardisées, ont permis, par d’astucieuses compositions, recompositions et transformations, la création d’un nombre croissant de produits industriels alimentaires.

La valeur de ces produits a été progressivement déconnectée de celle des produits agricoles les composant pour finir par refléter bien davantage leur positionnement marketing et les efforts publicitaires destinés à les rendre désirables aux yeux des consommateurs et des consommatrices : des stars pour les promouvoir, des formes et des textures nouvelles, des allégations de santé et de bien-être, des jouets inclus pour attirer les enfants, etc.

Cette évolution industrielle de l’offre de produits alimentaires a été soutenue par les pouvoirs publics. En 1967, le ministre de l’Agriculture déclarait que l’année 1968 serait « l’année de l’industrie agricole et alimentaire ». Deux ans plus tard, son successeur demandait aux entreprises de se soumettre « aux exigences de la transformation et au goût du consommateur, dans une consommation de masse ». De fait, les produits transformés ont pris une place de plus en plus importante dans les caddies. Exemple marquant : la consommation de plats préparés a augmenté de 4,4 % par an en volume par habitant entre 1960 et 2014, selon une étude de l’Insee. Les aliments prédécoupés ont également connu une forte progression. Les frites précuites en conserve de Bonduelle n’ont toutefois pas survécu à la marche du temps.

👉 Lire les épisodes précédents :

Pour aller plus loin

Étude sur la création de valeur et les coûts sociétaux du système alimentaire français, BASIC

Contrat d’étude prospective commerce de gros – Première phase : analyse économique du secteur, Crédoc

« [Le jour d’avant] Et l’on créa l’aliment », Egizio Valceschini, revue Sésame, Inrae

« Cinquante ans de consommation alimentaire : une croissance modérée, mais de profonds changements », Brigitte Larochette et Joan Sanchez-Gonzalez, Insee

Une publicité de Bonduelle pour ses frites préfrites en conserve. Miam !

Illustrations

La plupart des publicités utilisées dans cette image ont été trouvées grâce à la page Pinterest du service de documentation de l’ESJ Lille.

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