Tel est le résultat de notre nouvelle étude « Un livre français : Évolutions et impacts de l’édition en France ». Cette étude passe au crible les impacts sociaux et environnementaux des filières de production du papier et du livre, dans les coulisses industrielles de nos bibliothèques.

Une logique commerciale qui augmente le gaspillage

Au-delà de l’inestimable valeur culturelle qu’il véhicule, le livre est-il devenu un objet de consommation de masse ?

En France, la financiarisation de l’édition observée ces 20 dernières années a accéléré la concentration du secteur : en 2014, 3 groupes (Hachette Livre, Editis et Madrigall) se partageaient 50% du chiffre d’affaires du secteur.

Les impératifs de rentabilité à court terme désormais en vigueur sont à l’origine d’un modèle de vente qui favorise le gaspillage : chaque année, plus d’1 livre sur 4 est ainsi détruit (« pilonné ») sans jamais avoir été lu.

L’industrie papetière, 3ème secteur le plus touché par les destructions d’emploi, après le textile et l’extractif

Dans le même temps, les industries françaises de l’impression et surtout du papier se sont effondrées ces 10 dernières années, au profit de groupes situés dans d’autres pays, en Europe ou dans des pays en développement. 1 emploi sur 3 a disparu depuis 2000 dans l’industrie papetière, 3ème secteur le plus touché en France par les destructions d’emplois après les secteurs textile et extractif.

Désormais, les fabricants de livres s’approvisionnent majoritairement auprès d’une filière mondialisée du papier dont les impacts environnementaux et sociaux sont peu connus des professionnels comme du grand public.

Le Brésil, symbole de la mondialisation du papier

Au Brésil, d’où provient la majorité de la pâte à papier nécessaire au papier de nos romans, des conglomérats de taille mondiale exploitent d’immenses plantations d’eucalyptus clonés au détriment de la biodiversité, des paysans locaux et de la ressource en eau.

Pour un livre durable

Plantations de bois certifiées, fibre recyclée ou liseuse, notre étude montre qu’aucune alternative ne peut à elle-seule mettre fin aux impacts sociétaux constatés.

Elle conclut sur le besoin urgent de faire émerger, avec tous les acteurs, une filière du livre durable en France qui prenne en compte plusieurs dimensions, entre autres : une remise en question du système de surproduction des livres, un soutien public à la filière du recyclage papier, et une re-territorialisation des étapes de fabrication et d’impression.

 

Le rapport

 

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