Une étude sur “l’injuste prix de notre alimentation”

8 millions de Français et de Françaises se trouvent en situation d’insécurité alimentaire. Au moins 2 millions de personnes sont obligées de recourir à l’aide alimentaire pour se nourrir. Le nombre de diabétiques a augmenté de 160 % en 20 ans. 18 % des agriculteurs et agricultrices vivent sous le seuil de pauvreté au sein d’une profession qui connaît le plus fort taux de suicide en France. En 15 ans, 30 % des oiseaux des champs ont disparu et 437 captages d’eau potable ont été abandonnés en raison des nitrates et des pesticides entre 2010 et 2021…

Tous ces faits montrent que notre système alimentaire actuel provoque des injustices sociales béantes et des impacts écologiques dramatiques. Quelle est l’ampleur des effets négatifs de ce système ? En d’autres termes : combien nous coûte notre système alimentaire ?

En 2021, les pouvoirs publics ont dépensé 19 milliards d’euros pour réparer et compenser ces impacts négatifs, met en évidence une étude publiée aujourd’hui par le Secours catholique-Caritas France , le réseau Civam, Solidarité paysans et la Fédération française des diabétiques en s’appuyant sur les travaux de recherche du Basic. Si la plus grande part de cette somme – 12 milliards d’euros – vient en réponse à des maladies causées par notre système alimentaire (obésité et diabète en particulier), elle ne couvre que partiellement l’ensemble des coûts engendrés par notre système alimentaire.

Les dépenses publiques qui visent à réparer les dégradations écologiques se sont ainsi élevées à 3,4 milliards d’euros en 2021, un montant faible au regard de l’ampleur des atteintes à l’environnement (climat, biodiversité, déchets, etc.).

Dans le même temps, 48 milliards d’euros ont été dépensés en soutiens publics aux acteurs du système alimentaire, par le biais de subventions, d’achats directs et d’exonérations fiscales ou sociales. Plus de 80 % de ces soutiens bénéficient à des acteurs pris dans une logique de course aux volumes, qui va de pair avec la standardisation des matières premières agricoles et une pression sur les prix payés aux agriculteurs, favorisant les effets délétères cités plus haut.

Selon les conclusions de l’étude, ces soutiens publics peuvent être repensés pour orienter différemment le système alimentaire et le rendre plus juste et durable.

Retrouvez ici l’étude « L’Injuste Prix de notre alimentation », réalisée par le Secours catholique-Caritas France , le réseau Civam, Solidarité paysans et la Fédération française des diabétiques.

Une synthèse est disponible ici.

Le Basic publiera dans les prochaines semaines le rapport de recherche sur lequel s’appuie cette étude.

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Photo d’illustration : Peter Bond / Unsplash.

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