Un guide pour analyser le système alimentaire d’un territoire

L’Ademe, l’agence de la transition écologique, vient de mettre en ligne un guide réalisé par le Basic expliquant comment réaliser l’analyse d’un système alimentaire, de sa durabilité et de sa résilience.


Ce guide (téléchargeable sur le site de l’Ademe) s’appuie sur la méthodologie que nous avons développée en réalisant plusieurs études régionales à la demande de l’Ademe : en 2021 dans les Hauts-de-France, puis entre 2022 et 2023 en Normandie, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Cette méthode a aussi montré sa pertinence quand elle est déclinée à des échelles plus petites, du département jusqu’aux intercommunalités.

Cette démarche intégrée est fondée sur plusieurs étapes qui, une fois combinées, permettent de définir une stratégie de transition à la fois ancrée dans les réalités de terrain et axée sur le changement structurel du système alimentaire territorial.

1. La première étape consiste à réaliser un diagnostic à date du système alimentaire territorial. Il repose à la fois sur :

  • une analyse des flux de matières premières et de produits transformés qui entrent, sortent, sont fabriqués et sont consommés sur le territoire. C’est une étape essentielle pour évaluer le niveau de dépendance du territoire à l’extérieur ainsi que le degré de connexion entre les différents maillons locaux (de l’agriculture jusqu’à la consommation).
  • l’analyse des acteurs des différents maillons du système alimentaire sur le territoire, leur ancrage et leurs caractéristiques socio-économiques. Ces éléments permettent d’analyser l’empreinte des différents acteurs sur le territoire à travers la manière dont ils utilisent ou génèrent des ressources locales. Il s’agit également d’étudier de quelle manière les caractéristiques de ces acteurs sont liées aux flux quantifiés précédemment.
  • l’étude des enjeux de durabilité sociaux, sanitaires et environnementaux associés à ces maillons du système alimentaire territorial. Nous nous appuyons pour cela sur notre boussole de durabilité.

2. La deuxième étape est la co-construction de visions prospectives (à horizon 2050, par exemple) intégrant l’ensemble des composantes du diagnostic décrites précédemment : flux, acteurs du système alimentaire, enjeux de durabilité, ainsi que les potentiels de reconnexion entre les différents maillons du système alimentaire local (production agricole, transformation agroalimentaire et consommation finale). L’objectif est à la fois de prendre conscience de la trajectoire tendancielle du système alimentaire du territoire et d’élaborer une projection plus durable et plus résiliente de son évolution, en agissant sur certains des éléments structurels du système alimentaire pour en améliorer les effets sur les individus, la société et l’environnement.

3. La dernière étape consiste à identifier les « nœuds stratégiques » qui empêchent le système alimentaire du territoire de passer de sa situation actuelle à cette vision souhaitable. Ces nœuds constituent le point de départ pour définir les changements stratégiques à impulser sur le territoire pour dénouer la situation et ouvrir le champ des possibles. Les différents acteurs du territoire peuvent ensuite coconstruire des plans d’actions pour engendrer concrètement des changements.

Vous pouvez voir une vidéo du webinaire organisé par l’Ademe en juin 2024, au cours duquel nous avons présenté notre méthodologie.

Photo : Max Hermansson / Unsplash

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