Le Basic a publié le 20 septembre 2022 une étude sur les chaînes de valeur du cacao et du chocolat en Allemagne. Cette analyse a été menée à la demande de la direction générale des partenariats internationaux de la Commission européenne (DG INTPA), du Centre d’investissement de la FAO et du secrétariat de l’Initiative allemande pour un cacao durable (GISCO).
Il existe peu de travaux permettant d’estimer et de comprendre la création et la répartition de la valeur, des coûts, des taxes et donc des marges nettes au long des chaînes de valeur du cacao et du chocolat. Or, ces informations intéressent de plus en plus les acteurs du secteur dans le contexte des discussions internationales sur le revenu nécessaire à la survie des agriculteurs et des agricultrices ainsi que le combat contre la déforestation et le travail des enfants.
Ces questions concernent particulièrement l’Union européenne, une région qui représente 55% de la consommation mondiale de chocolat et environ 40% du broyage du cacao. En 2019, la DG INTPA, le Centre d’investissement de la FAO et l’ECA ont initié une première étape en demandant au Basic l’élaboration d’un modèle de création et de répartition de la valeur, des coûts et des marges nettes pour les produits chocolatés commercialisés en France. Les résultats ont été publiés en juillet 2020.
À la suite de cette publication, le secrétariat de l’Initiative allemande pour un cacao durable (GISCO) a contacté le Basic pour développer un modèle et une étude similaires pour le marché allemand.
Il en ressort le constat d’une déconnexion entre le prix final des produits et le revenu des cultivateurs et cultivatrices de cacao. Le prix payé par les consommateurs et consommatrices dépend en effet davantage du marketing que du coût de la matière première. Ainsi, pour une tablette de chocolat (100 g) de marque nationale dite « d’entrée de gamme », vendue en moyenne à 0,57 euro (soit 5,70 euros le kilo), comme pour une tablette haut de gamme, vendue en moyenne trois fois plus chère, la marge nette de l’exploitation agricole est très faible, voire inexistante.
La différence se fait essentiellement dans la marge nette dégagée par les entreprises fabriquant le produit final (multipliée par sept entre les deux produits) et par le secteur de la distribution, qui passe d’une marge nette négative à une marge nette positive de presque 26 centimes par tablette vendue.
Le marché allemand se distingue du marché français par le goût des Allemands pour des chocolats au lait plus sucrés et le poids important des entreprises de la grande distribution hard discount qui tirent à la baisse le prix des chocolats d’entrée de gamme.
- Lire l’étude (en anglais)
- Voir la vidéo de présentation de nos travaux (en anglais).
- Utiliser l’outil interactif de consultation des données.
Sur le même sujet :