L’enquête fait des révélations sur la déforestation d’Olam au Gabon et même au-delà, avec toute une palette de moyens (vidéo, cartographie, photo satellite, photo aérienne) pour documenter de graves abus. Ce rapport montre qu’Olam a créé une ‘boîte noire’ et un marché pour l’huile de palme liée à la déforestation, pour ensuite la revendre à sa clientèle qui comprend des compagnies parmi les plus connues au monde comme PepsiCo, ConAgra, Unilever, Mondelez, et Nestlé, dont bon nombre se vantent de leurs politiques de « durabilité ».

Olam tente de justifier son déboisement des forets gabonaises en faisant valoir que le pays a besoin de ces monocultures qui ont causé tant de destruction en Asie du Sud-Est. Au contraire, ce modèle de développement de monoculture agro-industrielle menace de rendre des communautés gabonaises dépendantes de grandes multinationales étrangères, et ceci sans leurs forêts ancestrales dont ils dépendaient pour leur subsistance. « Ce dont le Gabon a réellement besoin pour le développement, c’est la transparence, la bonne gouvernance, et la justice sociale – pas l’agro-industrie » explique Marc Ona Essangui, Secrétaire Exécutif et membre fondateur de l’ONG environnementale Brainforest ainsi que lauréat du prix Goldman.

Olam justifie aussi son déboisement au Gabon en arguant que la définition du déboisement devrait être plus indulgente dans un paysage fortement boisé comme le Gabon qu’en l’Indonésie, où les forêts sont très fragmentées, sans reconnaître l’ironie : l’Indonésie était autrefois elle aussi recouverte de forêts tropicales jusqu’à ce que les entreprises d’huile de palme et autres aient brûlé 30 000 kilomètres carrés au cours des quatre dernières décennies. Par exemple, maintenant, il n’y a plus que 20-30% des forêts en Sumatra et Bornéo malaisien. Nous avons une chance d’empêcher cette tragédie de se répéter au Gabon et dans toute l’Afrique. Olam, en tant que société établissant la plus grande opération d’huile de palme africaine au Gabon, a l’occasion de donner un bon exemple.

• Le rapport « La boite noire du commerce de l’huile de palme » en version française
  
• Le rapport « Palm Oil’s Black Box » en version anglaise
• Le communiqué de presse de Mighty et Brainforest du 13 décembre 2016

Pour plus d’informations :

Etelle Higonnet, Mighty Earth, +33673821019

Marc Ona Essangui, Prix Goldman 2009, Brainforest, +33644268332