La dernière étude du BASIC pour Oxfam Germany montre les conditions de vie indécentes des travailleurs et petits producteurs de thé dans la province d’Assam en Inde, malgré la fantastique création de valeur en bout de chaîne en Europe et aux Etats-Unis.

Une nouvelle étude réalisée par le BASIC pour Oxfam Germany révèle que les grandes marques et les chaînes de supermarchés prélèvent une part toujours plus importante du prix payé par les consommateurs. Aux États-Unis, la grande distribution et les marques de thé captent près de 94 % du prix d’une boîte de thé noir, tandis que moins de 1 % revient à la main-d’œuvre des plantations de thé. Au Royaume-Uni, la grande distribution et les marques de thé touchent 49 pence sur un sachet de thé noir vendu 74 pence, contre à peine 3 pence pour l’ensemble de la main-d’œuvre. Enfin, en Allemagne, la grande distribution et les marques de thé s’attribuent 2,15 € sur une boîte de thé coûtant 2,48 €, alors que la main-d’œuvre n’en touche que 0,03 €.

Dans la province d’Assam en Inde, des entretiens menés auprès de la main-d’œuvre dans 50 plantations de thé fournissant la matière première pour le thé vendu par Aldi, Lidl, Edeka, Tesco, Sainsbury’s, Walmart ou Costco, révèlent la moitié des travailleuses et travailleurs interrogés reçoivent des cartes de rationnement de la part du gouvernement parce qu’ils sont sous le seuil de pauvreté. Les travailleuses, qui exercent souvent les emplois les moins rémunérés et avec la plus grande intensité de main-d’œuvre, s’échinent pendant 13 heures par jour dans les plantations pour des salaires dérisoires. Au niveau sanitaire, les cas de choléra et de typhoïde se multiplient à cause d’un accès insuffisant à des toilettes et à de l’eau potable.

Selon Winnie Byanyima, Directrice générale d’Oxfam International :

« La grande distribution doit être plus transparente quant à la provenance des produits et s’assurer que ses pratiques d’achat n’alimentent pas la pauvreté et les abus, que la main-œuvre dans ses chaînes d’approvisionnement reçoit un salaire décent et peut travailler dans des conditions sûres et dignes, et que les travailleuses ne sont pas victimes de discriminations. »

D’après l’étude menée par le BASIC pour Oxfam en 2018 et sur laquelle s’appuie sa campagne internationale « Derrière le code barre », la grande distribution a significativement augmenté la part du prix qu’elle prélève sur un panier de 12 articles produits dans les pays du Sud, de 43,5 % en 1996-1998 à 48,3 % en 2015. Sur la même période, la part revenant aux agriculteurs et aux travailleurs a chuté de 8,8 % à 6,5 %.

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