Une voiture qui n’écrase pas celles et ceux qui contribuent à sa fabrication

C’est un composant peu connu mais utilisé dans de nombreux produits : le mica. Ce minéral possède plusieurs propriétés particulièrement intéressantes. Son aspect brillant est utilisé pour des cosmétiques comme les vernis à ongles et les rouges à lèvres, mais aussi pour les peintures. Ses capacités d’isolation thermique et électrique sont prisées dans la construction des batteries des véhicules électriques.

Le problème vient des conditions dans lesquelles le mica est collecté. Les personnes qui l’extraient ou le ramassent en tirent des revenus extrêmement faibles, qui ne leur permettent pas de sortir de la pauvreté. La filière recourt par ailleurs largement au travail des enfants, d’une part parce que l’extraction du mica s’effectue dans des zones où il existe peu, voire pas d’écoles, et d’autre part parce que les familles emmènent leurs enfants avec elles pour qu’ils récoltent eux aussi le minerai et augmentent un peu les revenus du foyer.

Garantir un revenu décent à ces familles permettrait de les sortir de la misère et de mettre un terme au travail des enfants. Quel en serait le coût sur les produits contenant du mica ? C’est ce que nous avons cherché à savoir à la demande de la coalition Responsible Mica Initiative (RMI). En 2023, nous avions focalisé nos recherches sur le mica extrait en Inde. Cette fois, nous nous sommes concentrés sur le mica en provenance de Madagascar, autre grand pays de production. Pour que les personnes qui y collectent le mica puissent vivre décemment, il faudrait multiplier par six le prix qui leur est payé. Cela ne renchérirait le prix final des voitures électriques que de 0,001 %.

 

Photo: Michael Fousert / Unsplash.

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