Alors que le gouvernement réfléchit à des propositions pour « mieux partager les richesses en entreprises », le BASIC et Oxfam France publient une nouvelle analyse en deux actes sur la partage des richesses au sein des 100 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse, dite partage de la valeur. Le premier volet de cette analyse s’intéresse aux écarts de rémunération entre PDG et salaire moyen dans les 100 premières entreprises françaises cotées en bourse entre 2011 et 2021.

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Les chiffres clés

  • Entre 2011 et 2021, l’écart de rémunération moyen entre les PDG et le salaire moyen dans les 100 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse est passé de 64 à 97.
    • Au sein du CAC 40, cet écart de rémunération passe de 93 à 163
  • Le podium des inégalités salariales :
    • 1. Le PDG de Teleperformance, Daniel Julien, gagne 1484  fois plus que le salarié moyen de l’entreprise.
    • 2. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, avec ses 66 millions d’euros de salaire, a gagné en 2021 en 3h22 l’équivalent du salaire annuel moyen de son entreprise.
    • 3. Le patron de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, gagne 385 fois plus que son ou sa salarié.e moyen.ne
  • Les trois plus grosses rémunérations du TOP 100 sont basées en moyenne à 89 % sur des critères financiers.
  • Entre 2011 et 2021, les PDG des 100 plus grosses entreprises françaises ont vu leur rémunération augmenter de 66 %,  alors que celle de leurs salarié.e.s de seulement 21 %. Sur cette même période, le Smic, lui, a augmenté de seulement 14 %.
  • Dans le partage des richesses au sein des 100 grandes entreprises étudiées, la part allouée aux salaires a baissé de 10 points en 10 ans. Ce sont plus de 62 milliards d’euros qui auraient été alloués aux salarié.e.s en 2021 si elles avaient gardé la même répartition de la valeur ajoutée qu’en 2009, soit l’équivalent d’un chèque moyen de 8 914 euros par salarié.e en 2021
  • Plus de 10 000 euros supplémentaires, c’est ce que chaque salarié.e du CAC40 du monde entier aurait pu toucher en moyenne l’an dernier si la part dédiée aux salaires dans le partage des richesses de ces entreprises était restée la même depuis 12 ans.

Partage des richesses au sein des grandes entreprises : la part allouée aux salaires baisse en 10 ans

Alors que, les grandes entreprises n’ont de cesse d’annoncer des records de dividendes versés aux actionnaires et des fortes rémunérations de PDG, qu’en est-il des salarié.e.s des grandes entreprises ? Le constat est sans appel : les inégalités salariales au sein des 100 plus grandes entreprises cotées françaises se sont creusées en plus de 10 ans. Ainsi, la part dédiée à la rémunération du travail dans la valeur ajoutée est passée de 61 % à 51 %, soit une baisse de 10 points. Cette tendance est également valable pour le CAC 40, avec une part travail qui est passée de 58 % à 48 % de leur valeur ajoutée.

Des écarts de rémunérations sans précédent

La question des salaires versés dans les grandes entreprises est un levier crucial si on veut réduire les inégalités en leur sein. Or, les écarts de rémunération entre PDG et salarié.e.s sont abyssaux. Entre 2011 et 2021, les 100 plus grosses entreprises françaises ont augmenté la rémunération de leur PDG de 66 %, et seulement de 21 % celle de leurs salarié.e.s. Sur cette même période, le Smic, lui, a augmenté de seulement 14 %. Pour le CAC 40 les PDG ont augmenté leur rémunération de 90 %, leurs salarié.e.s uniquement de 23 %.

Les trois champions des écarts de rémunération

En tête, du podium, Teleperformance, leader mondial des centres d’appels, dont le PDG gagne 1484 fois plus que le ou la salarié.e moyen.ne de l’entreprise. Stellantis, constructeur automobile, qui détient entre autres des marques comme Peugeot, Citroën, Fiat et Opel, se place second avec un écart de 1139. Enfin, le troisième plus grand écart salarial est celui de Dassault Systèmes : l’entreprise éditrice de logiciels rémunère 385 fois plus son dirigeant que son ou sa salarié.e moyen.ne

Une construction de la rémunération des dirigeants problématique

Quand on regarde les rémunérations des PDG de Stellantis, Teleperformance et Dassault Systèmes, qui sont les trois dirigeants les mieux rémunérés, 89 % de leur rémunération est basée sur des critères financiers, et majoritairement court-termiste. Dans ce contexte,c’est l’intérêt des actionnaires qui est privilégié plutôt que l’intérêt de long terme de l’entreprise et de l’ensemble de ses parties prenantes, en premier lieu les salarié.e.s. 

 

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