En 2018, les entreprises du CAC 40 viennent d’annoncer des bénéfices records dépassant les 93 milliards d’euros, soit presque autant qu’avant la crise de 2008. A priori une excellente nouvelle pour l’économie française, même si à y regarder de plus près l’histoire n’est peut-être pas si idyllique que cela :

  • Depuis 2009, les 2/3 des bénéfices réalisés par les entreprises du CAC40 ont été reversés aux actionnaires.
  • Au sein des plus grandes entreprises françaises, l’écart entre la rémunération des dirigeants et le salaire moyen ne cesse de se creuser : 1 pour 96 en 2009, 1 pour 119 en 2016.
  • Les entreprises du CAC 40 possèdent 20% de filiales en plus dans les paradis fiscaux qu’en 2008.
  • Les mêmes entreprises ont économisé 11,4 milliards d’euros d’impôt en 2016 par rapport à 2011 (pour un niveau de bénéfices similaire) tout en versant 9,4 milliards d’euros supplémentaires aux actionnaires entre les deux années.

Tels sont en effet quelques-uns des enseignements de notre étude sur le partage des richesses au sein du CAC 40. Une étude qui a nécessité un travail de recherche inédit et fastidieux sur les données des entreprises concernées tant ces dernières restent peu accessibles malgré les législations en vigueur.

Notre étude montre également que le modèle financier des groupes du CAC 40 s’éloigne de plus en plus du « capitalisme à la française » que le gouvernement dit vouloir défendre.

Surtout, elle bat en brèche l’idée souvent véhiculée selon laquelle la bonne santé économique des grands groupes français bénéficie automatiquement à l’ensemble du pays.

Dans ce contexte, nous espérons que ce travail d’analyse permettra aux citoyens et autres parties prenantes de porter la question du partage des richesses dans le débat public, en particulier dans le cadre des discussions sur la future loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) dès juin 2018, pour laquelle notre rapport recommande les priorités suivantes :

  • Un partage plus équitable des bénéfices entre actionnaires et salariés
  • Une limitation des écarts de salaire au sein des entreprises
  • Un rééquilibrage de la gouvernance des entreprises en faveur des salariés et de l’intérêt général
  • Un renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale des multinationales

 
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