L’histoire de Marguerite, ou les impacts sociétaux de la filière lait française

Fin 2013, l’annonce de l’investissement massif de Synutra, géant de l’agroalimentaire chinois, dans une usine de production de lait en Bretagne a relancé le débat sur le « modèle intensif » déjà pointé du doigt à la même époque dans le sillage des premières manifestations des bonnets rouges et du projet de la ferme des 1 000 vaches. Si la future usine, qui pourrait consommer jusqu’à 6% de la production annuelle régionale, est vue par certains comme une bonne nouvelle dans le contexte de la fin des quotas en 2015, d’autres s’inquiètent d’une fuite en avant dans un modèle agro-exportateur qui a érigé la course au prix le plus bas comme norme.

Au-delà des commentaires à chaud des médias et des politiques à chaque nouvelle chute des cours du lait, un questionnement plus systémique nous a semblé nécessaire pour éclairer les débats autour de cette filière majeure pour l’agriculture française : Quelles sont les problématiques clés, sociales comme environnementales, liées au modèle intensif de la filière lait ? Quelles sont les retombées de la concentration observée depuis 50 ans ? Dans quelle mesure ce phénomène joue-t-il sur la pérennité de la filière? Quelles sont les alternatives existantes ? En quoi dessinent-elles un chemin différent ?…

L’animation que nous vous proposons s’appuie sur une méta-étude que nous avons réalisée dans le cadre d’une journée sur l’Agroécologie au Sénat l’an dernier (disponible ici), et dont l’objectif est d’apporter quelques éléments de réponses à ces questions.

Cette méta étude consolide les résultats issus de plus d’une centaine de rapports et d’études publiés par les ministères français de l’Agriculture et de l’Ecologie, des centres de recherche (en particulier l’INRA et l’Institut de l’Elevage), des universitaires, d’organisations de la société civile…

Elle ne prétend ni à l’exhaustivité ni à la précision des calculs, mais vise à fournir une vision d’ensemble de la filière lait française et un premier ordre de grandeur de l’ampleur de ses impacts sociaux, sanitaires et environnementaux.

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