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Victimes de la mode

Notre enquête conjointe avec Public Eye et le collectif Ethique sur l’Etiquette sur Zara, marque étendard du groupe Inditex, révèle l’envers du décor du leader de la « Fast Fashion ».

Les clés du succès commercial de Zara résident dans un modèle qui lui permet de répondre en temps réel à la demande des consommatrices et consommateurs, en leur proposant un grand nombre de produits à bas prix directement inspirés des collections de haute couture, quelques semaines à peine après leur lancement lors des défilés.

Zara crée ainsi plus de 65 000 nouveaux produits chaque année (contre 3000 à 4000 en moyenne dans le secteur), et 75% des articles vendus en magasin sont changés tous les mois.

Ce renouvellement effréné des produits est addictif pour les client.e.s qui reviennent en moyenne 17 fois par an dans ses magasins (contre 3 à 4 fois chez les concurrents), de peur de passer à côté des dernières nouveautés. Il permet également de limiter au maximum les stocks et donc les quantités vendues en solde, et les taux de rabais accordés (jusqu’à 2 fois moins élevés chez Zara que chez ses concurrents) ; le tout, sans besoin de communication, puisque les dépenses publicitaires de Zara représentant moins de 0,3% de son chiffre d’affaires.

Quel est l’impact de ce modèle économique sur les travailleurs impliqués dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de la marque ?

Pour répondre, nous avons décomposé le prix d’un sweatshirt estampillé « RESPECT » vendu à l’été 2019 dans les magasins Zara.

Résultat : selon nos calculs, pour chaque sweat vendu à un prix moyen de 26,70 €, Inditex génère un profit net de 4,20 € par article, soit plus de deux fois plus que la somme de tous les autres acteurs impliqués dans la fabrication du produit (2,08 €), des champs de coton en Inde à la filature de Kayseri, dans le centre de la Turquie, jusqu’aux usines de confection à Izmir.

D’après les informations récoltées en Turquie, les ouvriers et ouvrières gagneraient entre 2000 et 2500 lires turques par mois (310 à 390 €), soit un tiers environ du salaire vital estimé par la Campagne « Clean Clothes » (6130 lires).

Les salaires de misère ne sont pourtant pas une fatalité : 3,62 € de plus par article consacrés à la main-d’œuvre suffiraient à garantir un salaire vital à tous les travailleurs et travailleuses. Même s’il prenait sur ses bénéfices pour couvrir cette somme, Inditex continuerait à faire plus de profits sur chaque sweatshirt vendu que tous ses sous-traitants dans la chaîne…

 

Pour revoir le document (jusqu’à fin juin 2021), suivre ce lien vers la plateforme replay d’Arte

Pour aller plus loin:

  • Ecouter l’émission de France Inter « La Terre au Carré » du 22 mars 2021 sur « l’ère délétère de la fast-fashion »
  • Lire notre rapport avec le Collectif Ethique sur l’Etiquette « Le coût du RESPECT selon Zara« 
Quel est le coût réel de la Fast Fashion ?

Comme Zara ne publie aucune donnée sur les niveaux de salaires chez ses fournisseurs et ses prix d’achat, nous avons réalisé notre propre estimation détaillée de la composition du prix d’un sweatshirt estampillé « RESPECT » vendu à l’été 2019 dans les magasins de la marque.

Selon nos calculs : Inditex (maison-mère de Zara) gagne 4,20€ par article, soit plus de deux fois plus que toutes les personnes impliquées dans la fabrication du produit (2,08 € francs), des champs de coton en Inde à la filature de Kayseri, dans le centre de la Turquie, jusqu’aux usines de confection à Izmir.

L’enquête de Public Eye sur place met en lumière la pression exercée sur les prix par l’entreprise. L’usine chargée de la confection des 20 000 sweatshirts n’a reçu que neuf lires turques par pièce (soit 1,53 €) et l’imprimerie qui a apposé le slogan aurait touché à peine 9 centimes par impression. Pour s’en sortir, les propriétaires des usines sont contraints de payer leur personnel moins qu’ils ne le devraient, ou de le faire travailler plus.

D’après les informations récoltées en Turquie, les ouvriers et ouvrières gagneraient entre 2000 et 2500 lires turques par mois (310 à 390 €), soit un tiers environ du salaire vital estimé par la Campagne Clean Clothes (6130 lires).

Les salaires de misère ne sont pourtant pas une fatalité : 3,62 € de plus par article consacrés à la main-d’œuvre suffiraient à garantir un salaire vital à tous les travailleurs et travailleuses. Même s’il prenait sur ses bénéfices pour couvrir cette somme, Inditex continuerait à faire des profits sur chaque sweatshirt vendu – plus que tous ses sous-traitants dans la chaîne…

Sur la base de ces résultats, les partenaires de l’étude – Public Eye, le Collectif Ethique sur l’Etiquette et Schone Kleren Campagne – ont démarré une campagne pour interpeller Inditex, qui affichait en 2018 un bénéfice net record de 3,44 milliards d’euros, et engager l’entreprise à changer ses pratiques pour mettre en œuvre concrètement un salaire décent pour toutes celles et ceux qui travaillent dans ses chaînes d’approvisionnement.

Pour aller plus loin :

  • L’enquête publiée par Public Eye
  • Notre rapport conjoint avec le Collectif Ethique sur l’Etiquette

 

Dans les médias,

  • En France:
    • Novethic – Soldes : alors que Zara empoche des milliards de bénéfices, les ouvrières gagnent à peine de quoi vivre
  • En Suisse :
    • Le Courrier – Le «respect» selon Zara en question
    • Le Temps – L’industrie de la mode rattrapée par ses démons
    • Bon à Savoir : Le pull aux œufs d’or
  • En Allemagne :
    • Der Spiegel – Respekt – aber für wen?
    • 20 Minuten – An diesem Hoodie sollen Näher 1.27 Fr. verdienen
    • Luzerner Zeitung – Kein Respekt vor Näherinnen? Modehändler Zara am Pranger
  • En Italie :
    • La Repubblica – Lavoro e salari dignitosi, la Campagna « Abiti Puliti »: « Ecco quanto costa davvero un maglione da 39,67 euro »
    • Avvenire – «La felpa simbolo della sostenibilità prodotta sfruttando i lavoratori»
    • Vita – Zara, il greenwashing di un’azienda che parla di sostenibilità sfruttando i lavoratori
  • Au Royaume-Uni :
    • Yahoo Finance – Zara’s sustainable sweatshirt raises troubling fashion ethics issues
    • Business and Human Rights – Turkey: Investigation tracks production of ‘sustainable’ Zara hoody, revealing garment worker exploitation & low wages
    • Ecotextile News – Investigation into Inditex raises worker concerns
    • Just-Style – Human rights groups call on Inditex to ‘respect” living wages
    • Quartzy – Zara’s sustainable sweatshirt raises troubling fashion ethics issues
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