Le mardi 18 novembre dernier, Fair Trade Advocacy, Traidcraft, Fairtrade Deutschland et la Plateforme du Commerce Equitable ont lancé leur nouvelle campagne sur la concentration du pouvoir dans les filières agricoles.
L’événement a eu lieu au Parlement Européen, en présence de Mairead Mc Guiness, Vice Présidente du Parlement Européen, Catherine Stilher, Vice Présidente de la Commission du Marché Intérieur et de la Protection des Consommateurs (IMCO), Claire Bury, directrice des Services (DG Marché et Services) et Olivier de Schutter, ancien Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation.
L’occasion pour nous d’y présenter les conclusions de notre rapport « Who’s got the power », qui montre comment la concentration du pouvoir dans les filières agricoles a des répercussions à la fois sur les conditions de vie des producteurs et des travailleurs de ces filières, mais aussi sur l’environnement et in fine sur l’intérêt des consommateurs. Cette étude montre également que les pratiques commerciales déloyales découlent de cette concentration croissante du pouvoir, et qu’elles sont systémiques (et non accidentelles comme cela a souvent été dit ces dernières décennies).
Nous avons été ravis de travailler sur cette thématique, et très chanceux de voir Olivier de Schutter accepter de préfacer cette étude !
Plus d’infos ici
L’histoire de Marguerite, ou les impacts sociétaux de la filière lait françaiseFin 2013, l’annonce de l’investissement massif de Synutra, géant de l’agroalimentaire chinois, dans une usine de production de lait en Bretagne a relancé le débat sur le « modèle intensif » déjà pointé du doigt à la même époque dans le sillage des premières manifestations des bonnets rouges et du projet de la ferme des 1 000 vaches. Si la future usine, qui pourrait consommer jusqu’à 6% de la production annuelle régionale, est vue par certains comme une bonne nouvelle dans le contexte de la fin des quotas en 2015, d’autres s’inquiètent d’une fuite en avant dans un modèle agro-exportateur qui a érigé la course au prix le plus bas comme norme.
Au-delà des commentaires à chaud des médias et des politiques à chaque nouvelle chute des cours du lait, un questionnement plus systémique nous a semblé nécessaire pour éclairer les débats autour de cette filière majeure pour l’agriculture française : Quelles sont les problématiques clés, sociales comme environnementales, liées au modèle intensif de la filière lait ? Quelles sont les retombées de la concentration observée depuis 50 ans ? Dans quelle mesure ce phénomène joue-t-il sur la pérennité de la filière? Quelles sont les alternatives existantes ? En quoi dessinent-elles un chemin différent ?…
L’animation que nous vous proposons s’appuie sur une méta étude que nous avons réalisée dans le cadre d’une journée sur l’Agroécologie au Sénat l’an dernier (disponible ici), et dont l’objectif est d’apporter quelques éléments de réponses à ces questions.
Cette méta étude consolide les résultats issus de plus d’une centaine de rapports et d’études publiés par les ministères français de l’Agriculture et de l’Ecologie, des centres de recherche (en particulier l’INRA et l’Institut de l’Elevage), des universitaires, d’organisations de la société civile…
Elle ne prétend ni à l’exhaustivité ni à la précision des calculs, mais vise à fournir une vision d’ensemble de la filière lait française et un premier ordre de grandeur de l’ampleur de ses impacts sociaux, sanitaires et environnementaux.
Retour sur le colloque « L’Agroécologie, une pratique d’avenir »Il y a un an, le BASIC intervenait au Sénat à l’occasion d’un colloque sur l’agroécologie organisé par Marie-Monique Robin et le sénateur Joel Labbé ; nous y présentions les résultats d’une évaluation des impacts sociaux et environnementaux de la filière laitière française.
L’ensemble des interventions est désormais disponible sur le site internet de Joel Labbé, à l’adresse suivante : http://www.joellabbe.fr/colloque-lagroecologie-une-pratique-davenir/
Pour rappel, la loi d’avenir agricole (LAAAF) est discutée ce mois-ci au Sénat.
C’est l’occasion de revenir sur l’appel en faveur d’une transition vers des modes de consommation et de production plus équitables et durables exprimé à l’occasion de ce colloque.
Concernant notre étude sur la filière laitière française, elle sera disponible à partir de fin mai sur notre site internet.